Barbie (Margot Robbie) mène une vie rêvée et sans ombrage dans Barbieland en compagnie de ses autres amies Barbie et de Ken (Ryan Gosling), son soupirant. Mais des pensées sombres la surprennent et chamboulent son quotidien. Elle se voit contrainte de quitter son monde enchanté pour affronter la vie réelle et retrouver la petite fille dont elle fut la poupée. Un long périple commence…
Barbie de Greta Gerwig
avec Margot Robbie, Ryan Gosling et America ferrera
Sortie : 19 juillet
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Qui se souvient que Barbie fut révolutionnaire dès son arrivée sur le marché du jouet ? Je me rappelle que certaines mamans de copines refusaient de la leur offrir, la jugeant vulgaire avec sa poitrine avantageuse et ses fesses rebondies. Et pourtant, elle a accompagné fidèlement des générations de petite fille à commencer par moi-même : j’étais fière de posséder Barbie hawaïenne, Barbie équitation (avec les pieds plats, bottes de cavalière oblige), Barbie en robe de soirée et même un Ken… C’est donc une plongée dans ce monde de l’enfance que nous offre en premier la réalisatrice californienne Greta Gerwig. Comme un bonbon sucré…
Le film rend ainsi hommage à sa créatrice, révèle certains secrets (qui sait d’où vient le nom Barbie ?), rappelle avec pertinence comment cette poupée a suivi l’air du temps et a permis à de nombreuses petites filles de s’identifier, non à la bimbo aux cheveux peroxydés (quoique… il fut un temps où Barbie fut accusée de pousser les petites filles à devenir anorexique pour être aussi mince qu’elle) mais à une super woman capable de tout faire. Avec quel succès ? Le constat est cruel à souhait… Le film s’amuse à brocarder la firme Mattel sur l’air de « who rules the world » et à souligner les paradoxes d’un monde féminin toujours dirigé par des hommes. A l’heure de l’égalité des sexes, il rappelle que la route est encore longue. Et Barbie n’est peut-être plus adaptée à notre époque. Ou si ?
Quant à Ken au côté de Barbie, il broie du noir …
C’est ce que le film montre avec beaucoup de drôlerie. Ken souffre de n’avoir aucun rôle véritable dans la saga. Il n’a été créé que pour être au service de Barbie, lui servir de faire-valoir et il n’en peut plus de ce manque de considération. Arrivé dans le vrai monde, il découvre les félicités du patriarcat et décide de l’importer dans Barbieland. Vive la révolution ! A ce petit jeu, Ryan Gosling excelle. Cet acteur éclectique arrive à tirer son épingle du jeu malgré l’omniprésence de Margot Robbie, parfaite en poupée stéréotypée qui décide de prendre son destin en main. Tous deux portent le film avec brio et enthousiasme.
Sans doute, les plus jeunes ne sauront pas décrypter certaines références mais la musique et le monde parfait en plastique de Barbie devraient répondre aux attentes de chacun.e.
“Barbie”, un film très drôle, parodique et parfait pour l’été.
Virginie Hours, reporter pour Color My Geneva – tous droits réservés