Nous suivons avec un vif intérêt le surprenant parcours initiatique d’un couple en pleine introspection qui explore les méandres de l’Amour libre. Que réservent les relations polyamoureuses ?
Est-il possible d’aimer librement au grand jour plusieurs personnes en parallèle et mener de front les différentes relations ?
La romancière
La suissesse voyageuse Aude Seigne est née à Genève où elle a étudié la littérature française et les civilisations mésopotamiennes. Elle est l’auteure de Chroniques de l’Occident nomade pour lequel elle a reçu le Prix Nicolas Bouvier, Les neiges de Damas et Une toile large comme le monde. Elle est membre de l’Association des jeunes auteurs romands (l’Ajar).
L’histoire
Un couple suisse d’une trentaine d’années entreprend un voyage de trois mois à travers les États-Unis. Tout les émerveille et ils s’amusent des clichés européens sur l’Amérique.
La narratrice qui aime deux hommes à la fois, livre au lecteur ses désirs, ses fantasmes et ses doutes. Elle ne cesse de retarder le moment de parler à son compagnon Emeric de son amant Henry resté en Suisse. Un va-et-vient passionnant s’opère entre passé et présent, fiction et réalité.
Les points forts
Ce voyage littéraire à travers les États-Unis permet une échappée plaisante et pittoresque donnant corps et couleurs à ce gigantesque pays, véritable personnage du roman.
Le rythme fluide de l’écriture est accompagné d’une playlist musicale précédant chaque chapitre et à télécharger. En outre, l’auteure exprime avec finesse et émotion la force de l’Amour. Elle sort cependant des sentiers battus et réfléchit à un autre mode de fonctionnement du couple, à savoir l’amour libre.
Un extrait
« Je retrouve dans le hall Ethan, qui, en plus d’être acteur, siège, ici au comité d’un prix littéraire. Il me propose de déambuler dans les allées de Bryant Park, où les étudiants et les employés déjeunent sous les arbres courbés. Je l’interroge sur ses prises de position au sujet du couple ouvert, il me répond d’un air appliqué. Il considère que les gens ont une conception puérile de la monogamie, que la fidélité sexuelle ne peut pas être la seule chose qui unisse un couple. Il dit que quand on aime une personne, on veut qu’elle s’épanouisse, mais que ce n’est pas à nous de définir comment. Il se tait avant de se tourner vers moi, les yeux plissés par la lumière du soleil… »
L’Amérique entre nous Aude Seigne (Éditions Zoé)
Crédit photo: RTS – Radio télévision suisse
Sandrine Bourgeois-Reporter pour Color my Geneva, tous droits réservés
